Rentrer dans un univers comme celui de Yakuza n’est pas une mince affaire surtout quand on a loupé les quatre premiers épisodes… et c’est évidemment ce que j’ai fait depuis la sortie du 6ème épisode exclusif à la Playstation 3 (Yakuza Dead Souls étant considéré plutôt comme un spin-off). Comme beaucoup d’entre vous le savent, je suis ce que l’on peut dire allergique aux machines Sony mais, 2016 (et surtout l’ami Gothic !) m’a fait prendre de bonnes résolutions comme par exemple me mettre aux quelques exclusivités qui ont vu le jour sur les consoles du mal. Certes, il n’y en a pas énormément mais il y a quand même quelques licences qui ont eu des épisodes propres à la Playstation 2, pas tous mémorables mais on peut déjà commencer par cette saga de Toshihiro Nagoshi, qui a quand même travaillé sur des jeux comme Daytona USA, Shenmue ou encore Virtua Racing (entre autres !)… une figure qu’il faut à tout prix que je rencontre par le biais de son travail sur la saga, déjà plusieurs fois reconnu par la presse et les joueurs. Yakuza 5 est sorti en 2013 au Japon et s’est vu localiser en anglais en décembre 2015 sur la plate forme de téléchargement (uniquement) de la Playstation 3.

Je disais en préambule qu’il était peu évident de commencer une saga comme Yakuza par le 5ème épisode, c’est clair que j’aurais préféré les faire dans le bon ordre mais vu que j’ai pu obtenir une version éditeur pour pouvoir le tester, il fallait que je rende plutôt rapidement ma copie. Il faut dire que je me suis juste un peu documenté sur la série pour connaître les tenants et aboutissants de l’histoire afin de pouvoir suivre quelque peu. Ce qui m’a d’abord frappé c’est la narration, dès les premières minutes de jeu, l’introduction est quasiment composée de 20 minutes de cinématiques où le décor de l’histoire est planté. C’est assez déroutant pour un néophyte de la série comme moi mais au moins on prend le temps de comprendre le scénario comme dans un bon vieux film, surtout qu’avec les voix Japonaises on est de suite dans l’ambiance. On se retrouve plongé dans l’univers des Yakuza (mafia japonaise) à diriger tout d’abord Kiryu Kazuma, le héros de la série, affublé d’un pseudo que tous les fans de SEGA auront reconnu (Kiryu Taichi Suzuki ^_^ ), s’étant reconverti en chauffeur de taxi à Fukuoka. Il souhaitait se mettre en retrait de l’organisation afin de permettre à la jeune Haruka Sawaruma (rencontrée dans le 4 ème épisode) d’accomplir plus sereinement son rêve de devenir une idol de J-Pop. Nous prenons l’histoire en chemin alors que les deux principaux responsables de groupes mafieux cherchent, dans cette même ville, un terrain d’entente pour s’allier et contrer le clan Omi. Au programme : trahisons, complots et machinations vont lancer l’intrigue du dernier épisode en date. Je ne vais pas m’attarder plus sur l’intrigue, d’une part pour éviter tout spoil et d’autre part car je n’ai aucun point de comparaison avec les autres épisodes de la saga, ayant un œil absolument neuf sur celle ci.

Yakuza 5 pousse le système de jeu de la série à son paroxysme : allier les composantes d’un RPG (leveling du personnage principal, inventaire, combats, intrigue très poussée…) et celles du beat’em’all pour l’aspect combat (que ce soit à mains nues ou équipées d’armes blanches). C’est de suite ce qui m’a séduit dans ce jeu, pouvoir castagner du voyou dans un système très proche des meilleurs références du genre faites par SEGA. On retrouve forcément des points communs avec les pointures comme Shenmue, Spike Out ou encore Virtua Fighter notamment au niveau des animations. C’est également un des reproches que l’on peut faire aux développeurs de ne pas avoir pu innover dans ce domaine surtout depuis l’avènement d’autres jeux du genre comme Bayonetta. L’intrigue du jeu nous mettra aux commandes de cinq personnages différents (en reprenant au passage le concept du 4 ème volet), ceux ci auront chacun leur style de combat et des finish toujours aussi spectaculaires pour terminer les affrontements. Chaque personnage aura sa propre histoire et fatalement vision de l’intrigue principale qui finira par entrecouper chaque histoire tel un film de Tarantino… qui plus est cela permettra de réaliser des quêtes secondaires radicalement différentes.

 

Le jeu nous emmènera dans plusieurs contrées nippones notamment Tokyo, Osaka, Fukuoka (la ville de départ) ou encore Nagoya, chaque ville ayant ses propres caractéristiques architecturales (bien que les textures soient vraiment limitées) et on peut retrouver certains points de comparaison avec les villes réelles même si le but n’était pas d’en faire du photo réalisme comme c’était le cas sur un GTA V par exemple. On retrouve les échoppes façon Shenmue mais aussi des supermarchés typiques avec musiques d’ambiance fortement inspirées de la réalité. Qui dit RPG dit forcément quêtes annexes et là Yakuza 5 a fortement mis le paquet et les a considérablement diversifiées. On y retrouve tout d’abord la conduite de taxi, certes on est très loin de Crazy Taxi car il faudra respecter le code de la route et faire attention à ne pas accélérer / freiner trop brusquement, rassurez-vous vous aurez également le droit de participer à des courses illégales de taxi où la nitro sera bien présente et où l’action se fera bien plus ressentir. Ensuite, les éternels jeux de poker, blackjack, drague, karaoké, pêche dans la lignée (sic) d’un vieux SEGA Bass Fishing, mais aussi jeux de rythme sont présents avec notamment un clone d’Idolmaster totalement WTF pour être présent dans un titre comme Yakuza. Pour compléter le tout, il vous sera possible de vous entraîner au base ball (avec l’un des personnages principaux), participer à un quiz télévisé, prendre des photos pour un passant, lire des mangas (en japonais), jouer au golf, goûter les plats de nombreux restaurants ou encore de pratiquer la chasse à l’ours… de quoi passer un nombre d’heures plus qu’impressionnant !

D’un point de vue réalisation, Yakuza 5 accuse un peu le coup du fait de sa présence sur une console de génération précédente notamment au niveau des extérieurs ou des PNJ que l’on rencontre avec un aliasing assez prononcé dû à la console de Sony. Même si nous ne sommes pas face à un monde ouvert (tel que c’est la mode de nos jours) l’univers est plutôt joli et surtout fidèle au pays représenté. Les cinématiques sont belles dans l’ensemble tout comme les modélisations des personnages principaux, heureusement me direz vous, quand on sait le nombre de minutes que l’on passe inactif devant l’écran. L’aspect sonore est lui aussi bien retranscrit tant au niveau des musiques que des bruitages qui reflètent bien la vie nippone ! Cela va également de pair avec le choix d’avoir laissé les voix Japonaises qui constituent un atout non négligeable pour l’immersion… Si je devais retenir quelque chose d’étonnant dans ce Yakuza 5 c’est forcément toutes les marques d’amour à SEGA, qui comblent le fan devant l’éternel que je suis… Virtua Fighter 2 (version arcade) jouable dans les Club Sega (que l’on retrouve au coin de sa rue), certaines musiques (je vous laisse découvrir lesquelles), les références à tel ou tel titre, les UFO Catcher… bref, du fan service à outrance comme on n’en voit que trop rarement chez la firme au hérisson bleu.

Pour conclure, il faut dire que je ne m’attendais pas du tout à ce style de jeu. En bon néophyte de la licence, je pensais à tort à quelque chose me laissant libre de faire ce que je voulais un peu à la manière d’un GTA… mais il n’en est rien, c’est assez dirigiste notamment avec des combats incessants dans les rues… que l’on ne sollicite même pas… comme dans n’importe quel RPG traditionnel… moi qui ne suis pas fan de ce genre, cela m’a un peu donné de mal mais l’ambiance et l’intrigue sont tellement fortes et impressionnantes que l’on se prend à oublier cet aspect qui me rebutait. Les mécaniques de jeu demanderaient certainement à être dépoussiérées pour donner une liberté d’action beaucoup plus grande dans ce jeu. Au final, même si je n’ai pas encore terminé cet épisode 5 et que j’ai encore une bonne partie du jeu à faire, cela m’a sacrément donné envie de me plonger dans les autres épisodes… du moins pour retrouver tous ces petits clins d’œil à SEGA dont regorge cette licence.