Il aura fallu attendre la fin de vie de la Dreamcast pour voir sortir Space Channel 5 Part 2, la suite de Space Channel 5. Le principe de cette série de jeux musicaux déjantés et géniaux ? C’est simple, original et « challenging » : plutôt que de suivre des indications à l’écran comme dans tout autre Rythm Game qui se respecte, il faut reproduire la séquence entendue. C’est cette caractéristique simple et innovante qui fait tout le piment et l’originalité des aventures de Ulala. Sans oublier bien sûr sa fantastique mise en scène et son mélange d’ambiance et de science-fiction venant tout droit des 70’s.
Parlons tout d’abord de l’histoire. Elle prend place après la fin du premier épisode : les Mororians vivent paisiblement en compagnie des humains, et Space Michael est devenu le directeur des programmes de la chaîne Space Channel 5.
Au début du jeu, Jaguar disparaît mystérieusement. Peu après, un vaisseau de transport de passagers est pris d’assaut par « le groupe de danse ». Ce sont des robots qui, comme les Mororians, font danser leurs otages. C’est donc à Ulala de gagner les défis de danse pour les libérer.
Les personnages du premier épisode sont bien sûr présents, et d’autres viennent les rejoindre. On a donc droit à l’apparition d’un nouveau boss (encore heureux me direz-vous), un assistant appelé Noise et la sexy police-woman de l’espace Pain (des tendances sado-maso ?…).
Les nouveautés de Space Channel 5 Part 2
Mon petit doigt m’a dit que vous étiez sur le point de me demander : « Qu’est-ce qu’il y a de neuf dans cette deuxième version ? ». Question légitime car le jeu ne change pas vraiment dans les grandes lignes. Et bien c’est simple : du contenu pour joueurs obsessionnels ! (Je sais, je sais, on dit harcore gamer ou gamer, mais dixit Murazame : « il faut défendre la langue française coco ! »)
Outre le mode histoire, vous trouverez dans les menus un mode survival avec pas une, ni deux, mais 100 séquences à reproduire sans erreur ! Et là, je vous renvoie à la partie sur la « jouabilité » (dans le paragraphe sur les défauts du jeu) pour apprécier le défi qui vous est lancé, si vous vous plongez dans ce mode.
Autre nouveauté : la cabine d’essayage. Le but est de débloquer tous les costumes. Et pour cela… oui, vous avez deviné, il faudra finir entre autres ce fameux mode survival ! Rassurez-vous, en parcourant le jeu, vous débloquerez petit à petit certains costumes. Certaines conditions sont assez difficiles à remplir, comme par exemple : obtenir 100% aux quatre premiers chapitres.
M. Mizuguchi est un finaud au grand cœur : il récompense ses fans, ceux qui possèdent Rez et Space Channel 5 part1, en débloquant trois costumes si vous avez des sauvegardes japonaises de ces jeux sur votre même VM ! Merci M.Mizuguchi. Par contre si vous n’avez pas ces jeux, mais que vous voulez débloquer tous les costumes et finir le jeu à 100%, et bien il ne vous reste plus qu’à les acheter… Voilà une belle démonstration de philanthropie mercantile ! Bon, le deal n’est pas si mauvais, vous ne perdrez pas au change : ce sont d’excellents jeux ! Mais la pilule n’est pas facile à avaler pour les laissés-pour-compte.
Enfin ultime nouveauté de cette version : la possibilité de danser à deux ! Comme ça, si vous en aviez assez de râler tout seul dans votre coin, vous pourrez râler à deux ! C’est quand même nettement plus fun. Le principe est simple, le joueur 1 utilise la croix directionnelle, pendant que le joueur 2 s’occupe d’appuyer sur A ou B… Un mode coopération en gros, sympa sans plus, et qui nécessite d’avoir un ami/parent motivé.
Un système très punitif
Après avoir joué au premier, j’avais un seul gros reproche à faire. Pour moi la « jouabilité » n’était pas top. Parfois, certaines commandes rentrées en rythme étaient comptées comme fausses. D’autres fois c’est l’inverse, un bouton enfoncé un peu en retard et ça passait comme par magie… Tout est question de timing avec le bip qu’on entend chaque fois que c’est au tour de Ulala. Un démarrage trop tardif, et c’est toute la séquence qui était comptée comme fausse, et parfois c’était franchement discutable et rageant. L’absence de marqueur visuel est vraiment ce qui fait toute la difficulté du jeu et rien n’a changé ici, c’est franchement dommage.
Les qualités
Mais mis à part ça, le jeu est bien représentatif des productions de la fin de la Dreamcast. On sent que les programmeurs connaissent la bête et leur sujet, car la réalisation est fabuleuse ! Les graphismes sont beaux, la musique de qualité et on retrouve dans les menus et la mise en scène et les chorégraphies sont fabuleuses.
Un des gros point fort du jeu : la variété des situations. Le premier était assez monotone. Les situations de jeu étaient peu variées et on se retrouvait à appuyer sur les boutons à peu près toujours dans le même ordre. Mais ici, pour cette deuxième mouture, nous avons été gâtés. Le plus impressionnant reste les duels avec Purin ou Pain, ou les combats avec les bosses : intervention d’instruments comme la guitare ou la batterie, touche à enfoncer plus ou moins longtemps, styles musicaux variés comme la samba ou la valse, et tout cela dans des décors et avec une mise en scène nettement améliorés. Un régal ! N’oublions pas que l’on joue à un jeu qui n’est ni plus ni moins qu’une comédie musicale digitalisée ! Imaginez le travail nécessaire pour arriver à un tel résultat !C’est tout simplement ahurissant !
Au chapitre des autres petits plaisirs de ce nouvel épisode : la présence de Michael Jackson. Michael !!! Vous allez me dire que le roi de la pop était déjà là dans le premier. Je vous répondrai que oui, c’est vrai, mais il n’y faisait qu’une petite courte apparition. Dans cette version, c’est toute une scène qui lui est consacrée avec la plus belle chorégraphie du jeu, ni plus ni moins ! Et cette fois, il joue un rôle beaucoup plus important, car il est le nouveau directeur des programmes de la chaîne et scoop ultime : il rejoindra votre équipe ! Avouez que c’est quand même l’éclate totale !
Le mot de la fin
Donc pour conclure, je dirais que cet épisode est mieux conçu, plus varié, plus fun à jouer que le premier, et globalement meilleur. On garde par contre la difficulté et les erreurs parfois discutables qui énervent. Beaucoup de point qui méritaient d’être développés dans le premier, comme la faible durée de vie ou la courte apparition de Michael, ont été grandement améliorés. On ajoute à ça une musique de qualité, certes reprise du premier, mais avec quelques nouveaux thèmes sympathiques, et on obtient une nouvelle version plutôt réussie. Mais je boude un peu trop mon plaisir… Soyons honnête : cet épisode est pour moi le meilleur. Il est plus long, mieux conçu et mieux réalisé. Les fans du premier qui ne l’ont pas doivent absolument se le procurer. Quant aux autres, je leur conseillerai d’essayer le premier pour se faire une idée avant d’acheter celui-ci (qui est plus rare et côte donc beaucoup plus).
Ah, j’allais oublier. Le jeu n’étant sorti qu’au Japon sur Dreamcast, il est malheureusement en japonais. Ce n’est apparemment pas très dérangeant, mais il sera difficile de comprendre les conditions à remplir pour débloquer les costumes par exemple. Nous vous proposons donc un mini-guide explicatif parallèlement à cet article.
Le titre est sorti sur PS2 en même temps que sur Dreamcast et à bénéficier d’une sortie en Europe un an plus tard. Plus récemment des versions « HD » sont sorties sur PS3, Xbox 360 et PC. En boîte dans la compilation Dreamcast Collection (accompagné de Sega Bass Fishing, Sonic Adventure et Crazy Taxi) et en téléchargement sur le PSN, XBLA et Steam. Donc vous n’avez aucune excuse pour passer à côté !
Retrouvez toutes les informations concernant le jeu sur Guardiana.
16 juillet 2015 at 22:35
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