Nous y voilà, 21 août 2018, le rêve devient réalité. Ils étaient quelques milliers selon la police mais des dizaines de millions selon les organisateurs à le réclamer à corps et à cris, à harceler SEGA sur chacune de ses pétitions, à coups de #SaveShenmue sur les forums durant des années. SEGA aura enfin entendu sa communauté et offert le fameux Shenmue 1 et 2 HD à ses fans, ou alors l’aura fait par profit, surfant sur la vague Shenmue 3. Choisissez votre version de l’histoire.

Moi-même j’aurai longtemps fantasmé sur cette éventualité tout ce temps durant, quelle joie de pouvoir enfin revivre cette aventure inachevée sans avoir à sortir la Sainte Dreamcast.
Déjà la compilation sort en Bluray sur Xbox One et Playstation 4 ce qui est à souligner et seulement en téléchargement sur PC via Steam, la version sur laquelle j’ai effectué ce test.
Nous devons cette adaptation à d3t, responsable aussi de la sympathique compilation SEGA Mega Drive Classics sorti dans la même année.

Ce qui était annoncé au menu était une amélioration de l’interface utilisateur, le choix entre les commandes classiques ou modernes, doublage japonais disponible pour la première fois ainsi que les traductions françaises incluses et finalement des résolutions d’écran entièrement adaptables.
Voilà, ni plus ni moins. Ce qui est déjà pas mal vous me direz, j’entends déjà râler au fond de la salle que oui il n’y a pas eu plus de travail de recherche, de bonus ou d’interview, juste les jeux. Ce cahier des charges fait vraiment penser à l’excellent travail qui avait déjà été fait sur JetSet Radio HD que je ne peux que vous conseiller également. Donc je pars confiant.

Ce qui frappe au premier abord est que le jeu est vraiment bien lissé en 16/9ème, l’anticrénelage est parfait sur les modèles 3D, de plus une petite option sur les lumières a été ajoutée dans les menus vidéos pour rendre les éclairages un peu plus dynamiques qu’à l’époque. Le petit revers est que certaines textures ou objets 2D ont vraiment une résolution très faible par rapport au reste. Cependant les rues des quartiers ainsi que les personnages sont vraiment convaincants quand on sait que le jeu à presque 20ans.

Chose un peu regrettable par contre sont les dialogues sonores, issus de le Dreamcast et qu’on dirait enregistrés avec le magnétophone à cassette de notre héro. Ceux-ci auraient pu être dépoussiérés mais on n’y fait plus vraiment attention par la suite. Chance aux fans de la première heure de pouvoir jouer avec les dialogues japonais, personnellement j’ai une tendresse pour les dialogues anglais et ses « i see… ». Les sous-titrages ainsi que le carnet de notes traduits en français sont les bienvenus.

Côté maniabilité, ceux qui se rappellent qu’on devait contrôler Ryo avec la croix digitale et diriger son regard avec le seul stick de la manette Dreamcast qui se trouvait au-dessus, seront ravis de ne plus avoir de crampe aux doigts par l’utilisation du stick de droite pour la caméra.
Seulement ce n’est pas pour autant que les déplacements de notre personnage deviennent analogiques grâce au stick de gauche et c’est un peu dommage, ceux-ci auraient pu être adoucis par l’analogique pour se calquer sur ce qui se fait aujourd’hui.

 

 

Remarquons aussi que le jeu est plafonné à 30 images par secondes et vu comme nous sommes désormais coutumiers des 60 images par secondes et bien un œil averti verra que le jeu aurait vraiment gagné à être débridé.

On devine bien par ces petits biais que SEGA ne s’est pas donné corps et âme sur la production de cette conversion. Seulement l’expérience est tout de même renouvelée, très agréable à regarder et jouable. Je ne parlerai pas du jeu en lui-même qui pour moi reste un monument du jeu vidéo (d’ailleurs nous vous invitons à réécouter le podcast dédié à la série que nous avions enregistré à ce sujet). L’allégorie de la naïveté, loin du sensationnalisme avec lequel on essaye de nous divertir aujourd’hui et pourtant ses mécaniques et l’atmosphère qui s’en dégage ne laissent pas indifférent. Une quête de vérité dont nous connaitrons bientôt la suite.

D’autres captures :