Capcom et SEGA, cela n’a jamais été une grande histoire d’amour. Il ne faut pas se leurrer les accords financiers avec Nintendo (jugés abusifs au début des années 90…) n’aidaient pas à développer ailleurs que chez les rouges. Et c’est SEGA lui-même qui se chargeait des conversions de certains hits en Arcade de Capcom sur Mega Drive (et même Master System) sous licence bien entendu. Cela changera plus tard avec l’arrivée de Street Fighter II Special Champion Edition. Le fleuron du CPS1 (système arcade maison de Capcom…) « Ghouls and Ghosts » arrive donc sur la 16 Bit du constructeur Tokyoïte.
Histoire
Suite directe de « Ghost and Goblins » (Makaimura au Japon), Ghouls and Ghosts (Daimakaimura en VO) n’échappe pas au classique enlèvement de princesse… Le prince des Ténèbres l’a prise en otage et a conquis l’ensemble de votre territoire. Vous êtes Sir Arthur et vous allez vous battre pour libérer votre village, les vôtres et votre bien aimée Guenièvre in fine. Ils sont en surnombre, plus d’une centaine contre vous, des hommes-porcs, des squelettes et même des guillotines hantées. Rien ne vous sera épargné. Il vous faudra du courage et des armes pour vous en sortir. Il faudra franchir quatre niveaux pour atteindre le château des démons maléfiques.
Le jeu
La prise de contrôle n’a rien de complexe avec seulement deux boutons nécessaires.
Les boutons A et C servent à sauter
Le bouton B sert à utiliser votre arme
Au moindre contact vous perdrez votre armure protectrice, et vous serrez en caleçon (oui, oui en caleçon). Au contact suivant vous perdrez immanquablement une vie.
Logiquement pour se baisser il faut appuyer sur la direction basse et pour monter des échelles appuyer vers le haut.
Gameplay
Le jeu est jouable à deux successivement comme la version arcade, mais cela reste anecdotique.
Un timer est présent et vous ôte une vie s’il arrive à 0. Sachant que vous avez 2mn30 pour le premier niveau puis 3mn pour tous les suivants. Si vous tombez dans un trou, il en sera de même avec la perte de vie immédiate même si vous portez votre armure de chevalier.
Pour passer au niveau suivant il faut battre le boss de fin de stage qui libère une clé ouvrant le portail vers le stage qui suit.
Le jeu est décomposé en 5 stages que voici :
Stage 1
Partie 1 : Place de suppliciés qui est l’entrée du monde des démons. Des esprits de la mort et des vautours rodent, attention à vous !
Partie 2 : L’île flottante sur le lac où même les éléments tels le vent et la pluie s’attaquent à vous. Au-delà de la colline se trouve le portail de fin de niveau.
Boss du round : Statue of Terror (Statue de la Terreur)
Stage 2
Partie 1 : Le village de la pourriture où derrière le moulin se trouve un abysse sans fin dont vous ne reviendrez pas si vous tombez dedans.
Partie 2 : La ville du feu où tout tremble et se désagrège, la cité est ravagée par les flammes.
Boss du round : Infernomo
Stage 3
Partie 1 : La tour du Baron Rankle (Baron la Plainte en Français). Son plafond vous attaque et des êtres monstrueux vous jettent du poison.
Partie 2 : La montagne aux horribles visages. Malgré leurs bouches bées vous devez voyager de langues en langues… Yerk !
Boss du round : Mistral Winds (Vents Mistral)
Stage 4 : La foret de cristal
A travers une caverne géante qui mène directement à l’antre du démon, il y a une forêt géante de cristal. Ne les touchez surtout pas !
Boss du round : Cristallised Worm (Ver Cristallisé)
Stage 5 : Le château des démons maléfiques
Le prince des ténèbres vous attend, bonne chance !
Boss du round : Phantom Bee (Abeille fantôme)
Lucifer
Les sauts sont particuliers car vous ne pouvez changer ou donner une direction une fois en l’air. Ce qui donne une certaine raideur dans le gameplay, mais il est facile de s’y faire.
Une des spécificités de ce jeu est le nombre d’armes disponibles pour Sir Arthur.
Si vous portez l’armure magique, elle débloque l’attaque chargée ultime de votre arme.
Des coffres au trésor sont présents régulièrement mais ne contiennent pas forcément un bonus, ainsi que des jarres. Aurez-vous le courage de les ouvrir ? Car un magicien est emprisonné dans certains et il vous transformera temporairement sans coup férir en canard si vous avez encore votre armure, ou en vieillard si vous êtes en caleçon avec un lenteur accrue et des sauts moins haut mais vous pourrez toujours attaquer, alors que ce n’est pas possible en version canardesque !
S’il n’y a pas de magiciens dans les coffres, vous pourrez avoir une armure rouge ou une grande armure rouge qui offrent des points. Si vous êtes en caleçon, une armure argentée peut apparaître et vous pourrez la revêtir pour votre protection. Et si la chance est avec vous c’est l’armure magique qui peut apparaître avec ses attaques chargées ultimes !
Il y en a 6+1 en tout et pour tout dont voici la liste.
Épée (arme de base) : Elle est jetée droit devant. (J’ai toujours cru que c’était un javelot…)
Attaque chargée : La torpille, 3 torpilles sont lancées en haut, à droite et à gauche
Grande Hache : Passe à travers les objets et certaines protections mais ne peut pas être jetée loin
Attaque chargée : Explosion qui fait des dégâts proches de vous
Super épée : Celle-ci ne peut être lancée mais elle fait le double de dommages.
Attaque chargée : Dragon du Tonnerre, ce dernier surgit et élimine les ennemis aériens.
L’eau de feu : Lorsque l’eau de feu touche le sol, des flammes bleus se répandent et brûlent au contact vos ennemis.
Attaque chargée : Boules de feu qui surgissent au nombre de 4 avec un mouvement tourbillonnant
Disque : En le lançant accroupi il suit le relief
Attaque chargée : Miroir, ce dernier apparaît devant vous et fait office de bouclier.
Dague : Arme de jet la plus rapide et que vous pouvez lancer en plusieurs exemplaires.
Attaque chargée : Double, un autre Arthur mais invincible, apparaît pour se battre à vos cotés
XXX : Se débloque à la fin du jeu
Autant vous le dire tout de suite, ce jeu est dur voire très dur ! C’est l’archétype parfait du « Die and Retry » , ou dans la langue de Molière, meurs et réessaye ! J’ai eu d’énormes difficultés à passer le troisième niveau mais, je me suis rendu compte que c’était à cause de mon pad Saturn USB Retrobit qui rendait l’âme au niveau de la croix directionnelle (remplacé sans frais par le constructeur svp !). En me rabattant sur un pad PS4 tout a quand même été faisable. Néanmoins une fois la fin du jeu atteinte, surprise ! SPOILER : Quittez la lecture pour ne pas savoir ce qu’il se passe en avançant directement à la section Musiques ci-dessous.
Vous êtes encore là ? Bon… C’est donc que vous voulez savoir ce qui arrive à ce brave Arthur !
N’ayant pas d’arme pouvant blesser le démon, l’accès à son antre vous est refusé, vous redémarrez au premier niveau à la recherche de cette fameuse arme ultime. Celle-ci est présente dans un coffre que vous devrez chercher. Une fois que c’est fait il faut faire attention de ne pas prendre une autre arme qui remplacerait celle qui permet d’aller défier l’ultime boss du jeu : Lucifer. Cela paraît simple mais le niveau du jeu augmente après la première boucle, et il était déjà difficile !
Musiques
Les thèmes musicaux sont bien évidemment ceux que l’on retrouve en Arcade, arrangés pour la Mega Drive qui a des capacités un peu moindres dans ce domaine. Vous vous dites mais j’ai déjà lu ça pour Altered Beast ? En effet et c’est normal, le CPS1 de Capcom a quelques similitudes avec le System 16 de SEGA. Avec un processeur 68000 et la partie sonore gérée par un Zilog 80 on est en terrain connu. Le processeur sonore est aussi un Yamaha YM2151, bref la conversion était plutôt « aisée ». Le thème principal vous donnera la chair de poule quand vous vous serez frottés à la difficulté légendaire de ce jeu. Chaque stage a sa musique, chaque boss également. La cartouche est donc bien remplie mais aussi loin de pousser la 16 bit de SEGA dans ses derniers retranchements.
Graphismes
Pour une mise en bouche sur Mega Drive, le jeu propose beaucoup de sprites en même temps. Mais il arrive parfois d’avoir des ralentissements et parfois conséquents. Quand la pluie apparaît dans la premier niveau (j’ai toujours pensé que c’était le vent de face qui ralentissait le personnage car il en est de même en arcade…) enfin si vous utilisez l’eau de feu, lorsque les flammes surgissent du sol, régulièrement là aussi le jeu ralenti au stage 3 notamment. Quelques couleurs violettes du troisième niveau ne sont pas du plus bel effet, mais dans l’ensemble cette conversion par SEGA du hit de Capcom est un excellent travail. Les Boss sont énormes et lors du dernier niveau vous êtes assaillis de toutes parts.
Conclusion
SEGA a fait du bon boulot de conversion en permettant au plus grand nombre de jouer à Ghouls and Ghosts. Le matériel d’origine de Capcom n’a absolument pas à rougir de ce passage sur la Mega Drive. Je suis curieux de tester la version Super qui est à la concurrence sur Super Famicom ! Sans oublier celle sur la Supergrafx mais n’ayant pas la console ça va être compliqué ! Enfin pour la culture le jeu existe aussi sur Master System (dans une version modifiée au niveau des armures notamment et allégée), alors que le premier épisode (Ghost and Goblins) est lui sur Famicom/NES !
A réserver tout de même aux accros du pad, car sa difficulté n’est pas que légendaire, et vous allez mourir beaucoup et progresser peu. Sans sauvegarde, sans mot de passe, sans savestate, seul les vrais iront au bout avec leurs trois vies, et je n’ai pas l’étoffe d’Arthur ! Et vous ?
Fiche technique :
Testé sur Retrofreak et Mega Drive (en 60Hz)
Version pour le test : Européenne
Cartouche 5,1 Mb non zonée
Type : Action
Jeu original par Capcom sur CPS-1
Développé par SEGA
Publié par SEGA
Sorti en août 1989 au Japon (référence G-4013), octobre 1989 aux USA (1002), et novembre 1990 en Europe (1002-50)
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