Je ne vous ferais pas l’affront de vous présenter Persona 5 et sa bande de Phantom Thieves (« Voleurs fantômes » dans la langue de Molière). Je ne vous ferais pas non plus l’affront de vous présenter la série Dynasty Warrior. Du coup, je me demande bien comment introduire ma critique de Persona 5 Scramble renommé chez nous Strikers… Ah ben, en faisant part de mon interrogation par exemple. Voilà, c’est fait. Cordialement.

 

Les captures d’écrans sont celles de l’éditeur qui nous a fourni le jeu pour le test, notez que si les textes y sont en anglais, le jeu est intégralement traduit en français.

 

Persona 5 Strikers est donc un « musō », comprenez par là qu’il s’agira dans le jeu de remplir différents objectifs au sein d’une grande carte sectionnée en blocs de différentes tailles. Des ennemis se présenteront forcément sur votre chemin et ils seront en très grand nombre et voleront dans les tous les sens au moindre contact d’avec votre arme. La licence troc ses combats tour par tour pour de l’action généreuse (forcément) et frénétique (vraiment). Les musō sont généralement des jeux plutôt impressionnants et cathartiques, on y charge des barres pour relâcher des coups surpuissants afin de liquider des bosses trop belliqueux ou des groupes d’ennemis un peu trop hardis, on fonce vers telle ou telle position pour activer un interrupteur, et ceux qui nous font face semblent souvent défier les lois de l’attraction mais soit, on défouraille pour la bonne cause.

 

Ajoutez à cela la sur-couche de gameplay de Persona à savoir le jeu de jan ken pon (pierre, feuille, ciseaux) que représente les Personaes qui vous suivent au cours des combats et vous obtenez Persona 5 Strikers. Mieux vaut être copain avec la bonne pour affronter une autre d’un type opposé par exemple, combattre l’eau par le feu semblerait en effet être une idée plutôt naïve et/où courageuse. Chaque Personae a ses forces et ses faiblesses que vous ne découvrirez que lors de vos rencontres ou en les invoquant dans la Velvet Room que connaissent bien les joueurs de P5.

 

Ann et ses graves problèmes de dos sont bien évidemment de retour.

 

Le jeu de Omega Force, le studio qui n’en finit plus de répandre sa proposition de gameplay à toute l’industrie depuis vingt ans, s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur Persona 5 Royal. L’histoire fait suite à l’épisode canonique et on y retrouve notre fière bande d’étudiants quelques mois après la fin de Persona 5. Très rapidement et après quelques retrouvailles et un projet de road trip mis sur pied, nos frais étudiants devront reprendre leurs costumes de psychologues vengeurs aux grands cœurs et entrer dans la psyché de x ou y afin de stopper leurs méfaits.

 

Le premier chapitre concernera une idole un peu trop attentive à son image et à son désir de plaire par exemple. Il introduit les (nombreuses) mécaniques des combats du jeu et peut sembler un peu lourd à la longue. Tout comme Persona 5, Ce spin off ne se laissera pas apprivoiser facilement, les possibilités sont nombreuses même si dans les faits on se contente souvent de bourrer les boutons en espérant avoir le niveau adéquate. Heureusement, les dialogues (en français, ce qui donne droit à des traductions/adaptations parfois surprenantes mais ne boudons pas notre plaisir), les séquences animées, le dynamisme de l’interface permettront de passer outre.

 

 

Concrètement, un chapitre de P5S, ça ressemble à ça : on fait notre enquête dans le monde réel, les protagonistes multiplieront alors les allers retours dans la psyché du méchant afin de trouver ce qui le fera dérailler jusqu’au combat libérateur mais également acquérir de nouvelles Personaes, les fusionner pour compléter le Pokédex et faire de l’expérience en fil rouge. Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, c’est exactement la structure de Persona 5. À ceci près que les journées ne défilent plus à chaque action réalisées et vous pouvez profiter de votre temps sans craindre un retour au lit et un passage forcé à la journée suivante.

 

Une certaine idée des vacances…

Finalement, seuls les combats et plus globalement les phases d’actions diffèrent de Persona 5. Techniquement le jeu tourne en parfaitement sur PS4 Slim et ne transforme pas votre console en hélicoptère. Une option permet de privilégier les graphismes au dépend des FPS selon vos goûts. Le jeu est relativement daté graphiquement et parfois un peu vide mais « ça passe », la direction artistique globale semble tellement cohérente et les animations sont si dynamiques que le plaisir est là malgré l’aspect « so 2010 » du titre. Le level design, lui, multiplie les puzzles et oblige le joueur à se creuser (un peu) la tête pour atteindre son objectif. Seules véritables ombres au tableau : la caméra parfois surexcitée et des phases en fausses 2D franchement moyennes en matière de fun et de visibilité.

 

« Qu’est-ce qui dit ? » « Y dit que c’est un peu chargé ! » « Hein ? »

 

Musicalement, c’est toujours aussi bon. On retrouve les thèmes entendus dans P5 avec plaisir et les nouvelles pistes s’intègrent parfaitement aux anciennes. Mais, car là aussi il y a un mais, attendez vous à profiter des premières mesures de la musique de combat très souvent. Ces combats qui peuvent souvent s’expédier en quelques secondes feront que ces premières mesures n’auront plus aucun secret pour vous au bout de quelques heures seulement. Une option permet de choisir cette musique en sélectionnant soit la version entendu dans P5 soit une composition alternative, soit l’une et l’autre. C’est déjà ça.

 

Si comme moi et ceux qui ont bon goût vous avez aimé Persona 5 et que vous vous êtes attachés au groupe de psychologues vengeurs et que le button mashing ne vous fait pas peur, Persona 5 Strikers est fait pour vous. Il complète parfaitement l’opus précédent et est globalement plaisant à jouer même si les enjeux semblent bien maigres après le final de P5. Si le jeu tient debout, c’est beaucoup plus via à sa partie Persona 5 que pour son coté musō agréable mais perfectible, qu’à cela ne tienne ! Les Fantômes masqués sont de (re)retour et il reste des tordus à redresser ! Au boulot, il y a des patients à exorciser et des manettes à martyriser !