NDLR : cet article devait au préalable être publié courant mars-avril mais a malheureusement été retardé ce qui donne certains anachronismes ^^
Twitter, le jeu.
Bon, le printemps est là, même si en profiter en cette période est un peu plus compliqué, gageons que chacun profite de ce confinement pour se ressourcer, se divertir et peut-être même pour jouer à de bons jeux SEGA. Le printemps est là, les fleurs s’épanouissent et les oiseaux reviennent ! Ah, tiens, les oiseaux, ça me fait penser à quelque chose.
Mais personne ne parle de Flicky ?
Le jeu d’arcade Flicky voit le jour en 1984, la nuit des temps en soi, et pourtant on va voir qu’il y a de la haute technologie derrière tout ça.
Pour ce qui est de la version Mega Drive de 1991, il s’agissait d’un de ces jeux qu’on trouvait absolument tout le temps dans le rayon jeux vidéo à l’époque. On l’apercevait systématiquement vers le bas de l’étalage, aux côtés d’un Last Battle ou d’un Alex Kidd in Enchanted Castle, comme s’il s’agissait un peu d’un club des losers, une zone low cost un peu poussiéreuse et pas très bien éclairée. On rêvait devant Sonic ou Streets of Rage, mais personne ne parlait de Flicky avec des étoiles dans les yeux. Méritait-il cette place loin des néons et des paillettes des meilleurs titres de la 16 bit ?
On dirige dans ce jeu un vaillant petit oiseau bleu aux joues roses, Flicky, déterminé à sauver tous ses amis canaris, les Chirps, menacés par de vilains chats tigrés et leur acolyte caméléon qui, s’il ne chante pas [I Wanna Be Your Dog], s’appelle néanmoins Iggy.
Flicky remplit tout le cahier des charges du classique de l’arcade, coloré, réactif, répondant à l’adage « simple à comprendre, difficile à maîtriser ». Il reprend d’ailleurs globalement le concept de Mappy de chez Namco mais en plus attractif visuellement. Flicky arpente une multitude de petits tableaux (48×2) qui rebouclent sur eux-mêmes de plus en plus complexes. Le petit oiseau saute de plate-forme en plate-forme, selon un agencement plus ou moins compliqué et embarque un petit canari chaque fois qu’il en rencontre un qui attend fébrilement d’être libéré (il y en a même qui ont un peu trop la classe avec leurs lunettes de soleil), ceux-ci le suivent à la queue leu-leu, et libre au joueur de les déposer en sécurité à la sortie un par un ou par ribambelle entière. Le bonus de points est bien évidemment, exponentiel selon le nombre de petits volatiles sauvés à la fois, la classe ultime étant, c’est certain, de sauver tout le monde d’un coup.
Flicky n’est pas dépourvu face à la menace des chats, sur les plates-formes, sont généreusement déposés des objets (pots de fleurs, téléphones…) que l’oiseau bleu peut embarquer en passant dessus et lancer sur les félins par une pression de l’unique bouton qui sert aussi à sauter ou plutôt à voleter d’un point à un autre. L’iguane ceci dit est invincible et sa petite taille le rend parfois difficile à repérer en plus d’avoir des déplacements un peu erratiques, ce qui en fait un adversaire redoutable.
Lorsqu’un ennemi touche un canari tout n’est pas perdu, celui-ci reste là où le chat l’a touché ou, s’il s’agit d’un de ceux qui portent des lunettes de soleil, se met dès lors à divaguer dans le tableau en attendant qu’on vienne le récupérer. Si c’est Flicky qui entre en contact avec un chat ou Iggy, il perd une vie.
Au départ extrêmement simple, le jeu se corse peu à peu, les derniers tableaux exigeant une anticipation et des réflexes sans faille. D’abord parce-que le level design devient plus complexe et ne permet parfois plus de simples allers-retours mais un parcours plus réfléchi, ensuite parce-que les chats se montrent de plus en plus nombreux et rapides. Il n’est pas rare de pester contre l’apparition d’un vilain félin au moment pile ou on bondit vers le salut offert par la porte “Exit” clignotante ou de maudire ce satané Iggy qu’on n’avait pas vu se faufiler juste derrière nous. Les sauts sont également très particuliers puisque notre Flicky volette avec une inertie qui implique d’anticiper les trajectoires, d’autant plus qu’on ne peut pas passer à travers les plates-formes comme dans beaucoup de jeux mais qu’il faut les aborder par un côté (et en plus les murs “rebondissent”).
De temps en temps, un niveau bonus très “game and watch” nous met aux commandes d’un Flicky muni d’un filet à papillons et qui doit s’évertuer à rattraper les malheureux Chirps catapultés par des chats bien mal intentionnés.
Et c’est tout !
Le concept est limpide, l’originalité est tout de même là et les personnages sont plutôt attachants.
Evidemment ça c’est vu de 1984.
La cartouche qui parvient dans nos contrées sur Megadrive n’a plus grand chose pour lutter contre les classiques cultes qui ont déjà conquis de nombreux joueurs. Avec ses graphismes naïfs, sa musique enfantine et son gameplay des années 80 il fait un peu de peine face à des titres comme Castle of Illusion ou Sonic sorti la même année !
Cependant, voir les choses de cette façon c’est omettre une petite particularité de ce jeu. Une vraie innovation à vrai dire !
Le SEGA Meganet
Le service Meganet était accessible grâce au Mega Modem, cet accessoire méconnu de la Mega Drive permettait en effet à qui en disposait, de télécharger des jeux directement depuis INTERNET ! Il s’agissait de jeux bien plus légers et plus simples que ceux que les jeunes Japonais pouvaient acheter sur cartouche, l’un des plus célèbres est par exemple le mal aimé Fatal Labyrinth. Du dématérialisé bien avant l’heure même si ce mode de fonctionnement était marginal et que malheureusement peu de titres ont eu les honneurs de ce format. De plus, impossible de stocker les jeux, une fois tout éteint, il fallait recommencer le téléchargement, ce qui est un peu archaïque malgré des jeux bien plus légers que ceux qu’on trouvait dans le commerce. Flicky avait donc eu la chance d’être réadapté pour la Mega Drive, en tant que portage d’un classique de l’arcade. Alors oui, forcément quand on retrouve la cartouche en 1991 dans son magasin préféré, il est peu probable que notre choix se porte sur le valeureux oiseau bleu.
Postérité
Malgré tout Flicky n’a pas disparu immédiatement de l’horizon. Il a même un temps été une mascotte (encore une) non officielle de SEGA, multipliant les apparitions dans plusieurs jeux, parfois directement sur la borne elle-même, comme Teddy Boy Blues, Monaco GP (sur des banderolles), Bloxeed ou, évidemment… Sonic où le hérisson le sauve à de multiples reprises parmi ses semblables emprisonnés par le Dr Eggman ! Sonic 3D le remettra sur le devant de la scène brièvement, nous présentant l’exotique Flickies Island comme décor.
Les plus motivés d’entre vous n’auront aucun mal à retrouver Flicky parmi les nombreuses compilations SEGA sur à peu près tous les supports. Ce jeu n’a plus grand-chose d’impressionnant quand on le compare à d’autres classiques de la Mega Drive, il mérite cependant un nouvel éclairage pour son côté addictif certain et son charme désuet indéniable
21 septembre 2020 at 20:49
Superbe article. Il me donne envie de redécouvrir et approfondir plus en détails ce titre bien souvent délaissé. En plus il est disponible sur la majorité des compilations Megadrive (ou console mini).
24 septembre 2020 at 11:35
Oui, Flicky est partout ! Il peut être addictif !
24 septembre 2020 at 09:53
Un jeu parfait à faire découvrir à mes enfants pendant les vacances 🙂
24 septembre 2020 at 11:34
Ce jeu peut être crispant mais oui, c’est un concept simple et attachant.