S’il y a bien un titre que j’attendais fin d’année 2009, c’était bien celui-là : Bayonetta. Oui, fin 2009 car pour ma part je l’avais découvert sur Xbox 360 en version Japonaise (avec la belle cover mettant en relief les formes de notre sorcière préférée), il aura fallu 8 longues années pour que SEGA se décide enfin à adapter sa merveille sur PC et peut être que cela permettra à un nombre plus importants de joueurs de découvrir ce petit joyau. A la fin de l’aventure Clover, après des titres aussi intéressants que prestigieux tels Viewtiful Joe, Okami ou encore God Hand (oui je l’adore celui là !!), l’équipe dirigée par Hideki Kamiya s’est regroupée dans une nouvelle structure appelée Platinum Games. SEGA était prêt à donner carte blanche à cette nouvelle petite entité, en vue de redorer son blason fortement entaché ces dernières années, et ce n’était pas la création de Platinum Games qui allait changer quoique ce soit dans la politique du père de Devil May Cry. A leur actif on peut noter un partenariat de plusieurs jeux dont certains assez marquants comme MadWorld sur Wii qui releva le (difficile) pari de faire un jeu définitivement adulte et hardcore gamer sur cette console à connotation plus familiale, bien que celui-ci ne connut malheureusement le succès qu’il aurait mérité. Ou encore Vanquish mais nous aurons le plaisir de revenir sur celui ci dans un prochain article ou podcast.
Du challenge mais pas que !
D’entrée de jeu, on peut dire que Bayonetta est à l’image de ses développeurs, à savoir un titre de très grande qualité. Pour ceux qui ont été coupés du monde pendant ces dernières années, un rapide rappel s’impose : Bayonetta est un jeu d’action typé beat’em’all entièrement en 3D dans lequel vous dirigez une sorcière brune à lunettes (aux mensurations de rêve) et devez donc botter le train d’anges belliqueux et monstres en tout genre (le bestiaire y est d’ailleurs assez varié même si d’un goût assez particulier type baroque rococo). Du côté du scénario, il y a bien entendu une trame, peu classique, difficilement saisissable lors du premier « run » mais que l’on commence à comprendre lors des parties suivantes, si vous souhaitez en connaître plus là dessus je vous invite à écouter le podcast de nos amis de Jeu De Pixel qui ont été complets à ce sujet. L’histoire se déroule sur seize chapitres mis en scène par un prologue et se bouclant par l’épilogue, 5 niveaux de difficulté dont 2 déblocables après avoir terminé les modes Normal et Difficile, tout en sachant que les 2 premiers niveaux de difficulté sont assez anecdotiques vu qu’ils proposent d’appuyer (quasiment) toujours sur le même bouton pour générer automatiquement les combos, peu intéressant pour le challenge, vous l’aurez compris. Le titre de Kamiya est doté de très jolies cinématiques au ton très décalé bien qu’aujourd’hui elles peuvent sembler légèrement dépassées techniquement (n’oubliez pas de regarder les crédits de fin, ça promet !!).
Du contenu en veux-tu ? en voilà !
Chose assez rare de nos jours, il est primordial de noter que la durée de vie est assez importante surtout pour un jeu d’action, la « replay value » est énorme pour peu que l’on accroche définitivement au style et à la forme (enfin aux formes plutôt !). Outre les 5 niveaux de difficulté, le jeu est parsemé de 30 portails d’Alfsheim, challenges vous demandant de la patience, de la dextérité et surtout beaucoup de pratique pour arriver au bout de ces 30 sessions. Dès que les plus affamés d’entre vous auront terminé cette quête, ils pourront se focaliser sur le scoring soit par le nombre de combos soit par le temps écoulé sur le niveau, avec à la clé la récolte de statues (de pierre, bronze, argent, or ou platine). Platinum Games a sorti le grand jeu, je vous l’ai dit dès le départ, car techniquement le titre est très propre avec un affichage jusqu’en 4K et 60 fps constants sur PC (pour peu que l’on dispose de la machine adéquat), il frôlait déjà la perfection sur Xbox 360 mais aussi dernièrement lors de sa réédition sur Wii U – certes avec une résolution moins élevée. De plus, tous les aspects de Bayonetta permettent sans aucune ambiguité de faire taire les détracteurs qui criaient au scandale, ce titre étant pour eux un énième clone de Devil May Cry ou God of War mettant en scène une héroïne siliconée. Je m’explique. Sur le plan graphique, nous sommes en présence d’un « level design » très léché et assez disparate suivant les niveaux parcourus, même si on revient parfois sur certains niveaux qu’on a pu faire préalablement. Les protagonistes sont très détaillés (avec des boss de taille imposante !) mais également des environnements très soignés, on se prend souvent au jeu pendant les phases plus calmes d’admirer les décors et trouver les petits détails sympathiques comme par exemple les ailes de papillon sur le dos de Bayonetta lorsqu’elle saute, les fleurs qui poussent façon Okami dans certains passages (no spoil !). Concernant l’animation, c’est là où l’équipe de Kamiya frappe un coup énorme, ça bouge parfaitement, l’héroïne enchaîne les combos les plus impressionnants sans que cela ne gêne le développement de l’action. Qui plus est aujourd’hui dans cette version PC parfaitement fluide et propice à la bonne maîtrise du gameplay.
Une sorcière qui répond au doigt et à l’œil
Concernant la jouabilité, rien à redire non plus, tout s’enchaîne à vitesse grand V, en plus de cela pendant les phases de chargement, vous vous retrouvez face au mode entraînement vous permettant de vous exercer à la pratique des combos. Et vous verrez que, comme moi, vous passerez du temps sur ce «training mode» pour parfaire vos stratégies de combat. La prise en main demande un léger moment d’adaptation, le temps se rendre compte de la possibilité de déclencher le « witch time » pour ralentir l’action et exterminer plus aisément les ennemis mais également pour comprendre les différentes possibilités de combos offertes et les combinaisons d’armes envisageables par la suite, bref, en matière de «gameplay», rien à redire. Cette prise en main est d’ailleurs enrichie d’un positionnement de la caméra plutôt bon, on voit que de l »eau a coulé sous les ponts depuis God Hand dont le principal défaut résidait dans sa caméra plus que capricieuse. Ici, on prend plaisir à bouger dans tous les sens car on sait que derrière on ne sera pas pris au dépourvu d’une faiblesse technique.
Du point de vue musical, rien à redire non plus , entre remix de titres en hommage à Sega (After Burner, Outrun, Space Harrier !), titres à connotation nippone notamment avec une voix magnifique (par exemple lors du remix de «Fly Me To The Moon» de Frank Sinatra), tout a été orchestré pour créer le décalage entre ce qu’on pouvait attendre d’un jeu de ce genre (classiquement ce qui se fait dans un Devil May Cry) et ce qu’est Bayonetta : un genre de parodie maîtrisé de fond en comble, poussant le délire à son paroxysme pour peu que l’on y accroche… Parlons-en d’ailleurs, car Platinum Games nous a bien gâté de ce côté là. Une héroïne aux formes avantageuses, des poses assez suggestives, des mutations dénudant en grande partie cette Bayonetta, bref, vous l’aurez compris, nous sommes en présence d’un contexte à forte symbolique érotique limite tendance S/M par moments (tenue en cuir, fouet, exécutions) parfois limite niveau classe mais tellement jouissif. Il ne sera pas rare que la caméra fasse un zoom bien placé ou accentuera la démarche vue de dos du personnage principal, un délice pour tous les geeks que nous sommes. L’autre partie amusante dont nous ont gratifiée les développeurs n’est autre que cet hommage permanent à Sega maiségalement à différentes productions «made in» Clover / Capcom. Sans dévoiler ces petits délices que tous les fans reconnaîtront, on peut dire que Platinum n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, en consacrant certains niveaux entiers à SEGA, n’en déplaisent à certains testeurs de sites internet connus de l’époque, me concernant j’ai plus qu’adoré ces hommages. Ici et là au cours de votre aventure, je suis sûr que vous découvrirez comme moi ces petits trésors cachés qui ajoutent un plus non négligeable pour les fans. Et la mayonnaise fonctionne toujours autant tant d’années après la découverte, d’ailleurs il vous faudra un nombre d’heures impressionnant pour venir à bout de tous les éléments à débloquer ! L’autre aspect intéressant de ce Bayonetta n’est autre qu’un véritable retour aux sources du jeu vidéo, en effet, de nombreux bonus sont déblocables dans le jeu directement, comme au bon vieux temps des jeux Megadrive ou Saturn où il fallait appliquer telle ou telle action pour débloquer une tenue supplémentaire (et il y en a quelques unes vraiment intéressantes, non pas celle de Link dans Bayonetta 2 sur Wii U), des nouveaux personnages, des modes de jeu ! Et là , Platinum a vraiment tout fait pour donner du plaisir aux nostalgiques de cette époque, en évitant de sombrer tel Capcom avec ses DLC payants, c’est devenu tellement rare de nos jours qu’il est vraiment important de le faire remarquer.
Pour conclure, car il faut bien une conclusion… j »aurais pu continuer à vous vanter les mérites de ce Bayonetta mais je pense que le meilleur moyen de s »en rendre compte est de le tester pad en main, vous savez donc ce qu »il vous reste à faire surtout à moins de 20€ aujourd’hui sur PC. A l’annonce de la note parfaite (40/40) du magazine Famitsu, on aurait pu croire comme c’est le cas depuis quelques temps qu’ils s’étaient légèrement enflammés suite aux petits avantages en nature proposés par les éditeurs, que nenni, on est bien en face d’une bombe… qui a certes un peu vieilli depuis 2009 mais qui fait toujours son effet. Le jeu ne plaira pas forcément à tout le monde de par son côté too much et l’aspect old school de son gameplay mais il n’en reste pas moins une revisite du beat’em’all d’antan tels qu’ont pu l’être en leur temps des Streets of Rage ou Guardian Heroes.
22 avril 2017 at 12:06
Quel plaisir d’y rejouer bien que certains éléments sont vieillissants.
J’espère retrouver d’autres conversions comme celles ci à l’avenir.
22 avril 2017 at 20:19
Pareil que toi Vanquish par exemple mais aussi des jeux d’arcade plus anciens 🙂
22 avril 2017 at 12:26
Belle déclaration d’amour on sent la passion qui t’anime pour ce game, je n’ai pas une l’occasion de le faire à l’époque, peut être un jour qui sait..
En tout cas c’est une belle production japonaise et originale comme on peut le voir, on aimerait en avoir plus souvent.
Nier Automata à l’air bien puissant aussi dans son genre….
22 avril 2017 at 20:18
Merci pour ton retour 😉 ça a un peu vieilli niveau graphismes mais le gameplay apporte toujours la même claque qu’à l’époque ! Je te le conseille chaudement… sur 360 en superior version par rapport à la PS3 (pour une poignée d’euros), sur Wii U (avec le 2) ou avec cette même version PC pour profiter de la 4K ^^
22 avril 2017 at 23:17
Merci à toi aussi pour ce test et le complément d’infos 😉
7 septembre 2017 at 17:55
Comme c’est bien dit ! Et en plus ça y est ! Après toutes ces années et pour une poignée d’auréoles je me suis procuré le jeu sur One ! J’ai tout juste commencé mais c’est d’entrée un vrai bonheur, je ne sais pas comment j’avais fait avant.