« Bigger, better, more badass… » oui c’était le credo de la Neo Geo, vous allez me dire mais où il veut en venir… justement c’est typiquement le slogan qui aurait pu caractériser Streets of Rage II alias Bare Knuckle II au pays du soleil levant. Développé par SEGA AM7 sur Mega Drive en 1992, un an après son prédécesseur, nous voici de retour avec Axel, Blaze, Skate (le frère d’Adam) et Max (le nouveau venu) pour sauver Adam des griffes de Mr X et de ses sbires, au travers de huit niveaux. Aujourd’hui, nous n’allons pas revenir sur la mythique version Mega Drive, mais plutôt aborder son adaptation par M2 en tant que « 3D Classics » de la console portable de Nintendo, la 3DS. Ce n’est pas la première fois que ce jeu est converti sur un autre système que celui d’origine, on se souvient de la version arcade sur système Mega Play, des versions Master System et Game Gear, mais aussi de la compilation Dreamcast (sortie aux US) ou encore des versions dématérialisées plus récemment sur Xbox Live et Playstation Network.
Depuis maintenant que temps, M2 développe des adaptations très fidèles de grandes licences de SEGA. Beaucoup sont déjà passées à la sauce « 3D Classics » comme ce fut le cas avec Altered Beast, Space Harrier, Outrun, Fantasy Zone (1 et 2), Streets of Rage, entre autres… Début juin, nous vous avions présenté 3D Thunder Blade dans une adaptation qui l’a littéralement sublimé grâce à une 3D du plus bel effet. Sorti déjà depuis quelques semaines au Japon, l’adaptation de Streets of Rage II a atteint le vieux continent et les Etats Unis le 23 juillet 2015. Quoi de mieux qu’un bon vieux beat’em’all pour nous accompagner sur les plages en vacances, si ce n’est l’un des plus emblématiques de l’histoire du jeu vidéo ? Pour ma part, j’ai toujours été un grand fan de deux jeux du même genre sortis en arcade : Final Fight (Capcom) et Mutation Nation (SNK). Je ne compte plus le nombre de pièces que j’ai pu engouffrer dans ces machines ni le temps passé sur Final Fight vers Super Nintendo chez un ami (en mode 1 joueur !!). Comme vous le savez certainement, à l’époque je n’avais pas de Mega Drive chez moi, je piaffais d’impatience à l’idée de pouvoir y jouer en lisant et relisant les articles vantant ses mérites dans les magazines Consoles+ ou mieux encore Mega Force… Et surtout, j’espérais secrètement que mon pote qui possédait la 16 bits de SEGA, allait se le procurer rapidement.
La conversion de Streets of Rage II est absolument parfaite comme à l’accoutumée avec les reprises signées M2. On y retrouve le jeu d’origine avec ses gros sprites venus d’un autre temps, l’effet de 3D stéréoscopique propre à ces adaptations est particulièrement réussi, donne un effet de profondeur tellement saisissant pour un beat’em’all… mais ça on l’avait déjà vu sur le premier épisode ! Aucune nausée à signaler sur cet amélioration, et c’est tant mieux ! On notera d’ailleurs que les développeurs ont rencontré toutes les peines du monde pour conserver un framerate stable (sous l’affichage 3D) lors des phases de scrolling descendant (en diagonal comme le passage avec les bornes d’arcade Bare Knuckle du Stage 3). De leur aveu, c’est ce premier niveau qui leur posa le plus de problème tant il envoie du lourd dès les premières minutes de jeu. Plusieurs passages du jeu ont été finalement retravaillés dans un souci d’optimisation comme le passage de l’ascenseur au stage 7, au lieu de subir un vulgaire copier/coller dans leur émulateur appelé Giga Drive. Comme lors de précédentes adaptations, leur souci majeur est de proposer une expérience fidèle à l’originale à savoir en 60 images par seconde que ce soit en solo ou en multijoueur. Vous l’avez deviné, le deuxième ajout forcément très intéressant est la possibilité de jouer à deux en local (avec deux consoles et deux jeux achetés malheureusement), dans les mêmes conditions que dans votre salon avec votre Mega Drive.
Alors que les premiers 3D Classics étaient plutôt chiches en contenu additionnel, Streets of Rage II fait partie de ceux qui, à l’instar d’After Burner et son mode « Arrange », ne sont pas du tout avares en nouveautés. Déjà, il est possible de choisir entre la version japonaise ou internationale du titre. Il y a également trois modes de jeu plutôt sympathiques permettant des variations de gameplay qui dérouteront plus d’un vieux briscard comme moi. Tout d’abord, le mode « Quartet » appelé également « Rage Relay » vous permet de modifier intégralement votre façon de jouer, en choisissant un ordre de préférence pour l’apparition des combattants à chaque vie perdue… De quoi bien pimenter l’expérience ! Puis, le mode « Knockdown » ou « Fists of Death » de retour du première épisode, où les ennemis meurent en un coup… ce qui, selon moi, enlève un peu le charme de la série où l’on prend un réel plaisir malsain à enchaîner une multitude de combos. Enfin, le mode Casual, qui ravira tous les jeunes joueurs n’ayant pas connu le jeu original, plus permissif et accessible où chaque sympathisant de Mr X meurt dès qu’il se retrouve au sol (après combo ou pas). Pour couronner le tout, les musiques du génialissime compositeur Yuzo Koshiro ont été particulièrement bien retranscrites. Lorsque l’on y joue avec le casque sur les oreilles, c’est un pur bonheur de pouvoir retrouver les sonorités d’un autre temps qui ont fait les joies de notre enfance / début d’adolescence. Pour terminer, l’affichage au format 4:3 est également en adéquation avec l’oeuvre originale, rajoutez à cela une « émulation » d’écran cathodique, qui s’inspire forcément de l’adaptation de Final Fight que l’on avait eue sur Xbox Live Arcade il y a quelques temps.
Pour conclure, je pense avoir été assez clair, le studio de Naoki Horii a encore fait un travail formidable sur cette conversion, pour rappel, ce jeu est disponible sur l’e-shop de la Nintendo 3DS au prix (cadeau) de 4.99€. Pour pouvoir terminer en beauté cette nouvelle fournée de conversions, M2 est actuellement en train de plancher sur 3D Gunstar Heroes et 3D Sonic The Hedhehog 2, de quoi encore ravir tous les fanboys de SEGA avides de retrouver ces must have dans leur poche.
Et pour ceux qui veulent aller plus loin dans l’univers Streets of Rage, voici quelques éléments susceptibles de vous intéresser :
- Comparatif des différents jeux Streets of Rage selon le pays de distribution par Igrekkess sur Segakore
- Interview en anglais de Yuzo Koshiro, compositeur de la saga
- Cahiers de conception du jeu, mis en ligne par le studio Ancient (responsable du développement du jeu d’origine) – une vraie mine d’or !!
- Interview en japonais d’Ayano Koshiro (la soeur de Yuzo, qui est Main Planner et Main Designer sur Streets of Rage)
Enjoy !
3 août 2015 at 20:27
Dingue que ce petit jeu ai pu poser des problèmes d’optimisation! en tout cas cool les anecdotes !